{ Rosalyn W. • « look at the stars, look how they shine for you » [u.c.]

Biographie : « - Maman ? Maman ? Mamaaaaaaan ! »

« - Quoi Rosalyn ? Je suis occupée ! »

«- Je t'aime ... »

Attendrie par la révélation inattendue de sa petite fille âgée d'à peine quatre ans, la jeune femme oublia un instant sa conversation importante et prit la fillette dans ses bras. Elle la serra très fort en lui murmurant de douces paroles à l'oreille, plaqua un baiser sur son front et la remit par terre. Elle savait à quel point elle était chanceuse d'avoir une si jolie fillette, adorable et magnifique. Quand cinq ans auparavant, elle avait appris sa grossesse surprise, la jeune femme avait hésité. Beaucoup. Elle ne s'y attendait pas, ne souhaitait pas d'enfant aussi tôt et surtout, craignait de regretter sa décision. Pourtant, neuf mois après avoir passé par des centaines de difficultés et des moments de découragement, elle avait donné naissance à une petite fille. Rosalyn. En la tenant contre elle, épuisée, Lydie prit conscience qu'elle aurait tout sacrifié pour ce minuscule poupon. Et tous les regrets formulés s'envolèrent lorsqu'elle plongea son regard dans celui du nouveau-né. Depuis ce moment, jamais les doutes et les remords qu'elle avait éprouvé tout au long de sa grossesse n'étaient revenus, jamais elle ne regretta la naissance de Rosalyn. Une mère ne pouvait être aussi comblée que Lydie, sa petite fille était si mignonne et tout le monde la complimentait à son sujet. Malheureusement, le conte de fée qu'était la première année de sa vie ne dura pas longtemps. Très vite le retour à la vie normale arriva, la jeune mère retourna au travail, son mari se concentra sur ses affaires et la petite Rosalyn fut confiée aux soins d'une gardienne. La petite fille demandait tant d'attention, d'amour et d'affection, mais ses parents n'avaient pas le temps de lui en donner, même s'ils l'adoraient plus que tout au monde. Ce n'était pas en jouant avec elle et en lui donnant les câlins qu'elle réclamait, que la famille gagnerait sa vie. Les Westwood possédaient pourtant une fortune immense, les deux jeunes parents auraient très bien pu oublier le travail et couler des jours paisibles en famille, mais ce n'était visiblement pas leur but.

Née dans le chic quartier de Kensington à Londres, Rosalyn a eu une belle enfance malgré l'absence quotidienne de ses parents. Elle a toujours été heureuse de vivre dans une si grande maison témoignant de la richesse des Westwood, s'imaginant parfois être une princesse d'un conte de fée puisque sa maison ressemble davantage à un château qu'à une simple maison. Elle est fille unique et ne s'en ait jamais plaint, de toute façon la seule pensée d'avoir un frère ou une sœur lui est insupportable. Son père s'appelle Christopher Westwood, elle l'a toujours admiré au plus profond d'elle-même pour la grande détermination dont il fait preuve. C'est un peu son modèle, elle s'identifie beaucoup à lui et ne veut pas le décevoir. La jeune fille entretient une bonne relation fille-père, mais elle a toujours reproché à son paternel de ne pas être assez là pour elle. Pour s'excuser de ses nombreuses absences, il n'hésite pas à offrir tout ce qu'elle désire ou à rapporter des cadeaux inestimables. Malgré tout, elle lui en veut beaucoup, mais Rosalyn n'aura jamais le courage de lui révéler le vide immense qu'elle ressent à songeant aux rares moments où il a été là pour sa famille. Sa mère quant à elle porte le nom de Lydie Westwood et la jeune fille l'aime énormément. Elles se sont toujours bien entendues et ont une complicité extraordinaire. Ses parents ont tous les deux un emploi du temps chargé et la famille ne passe que très peu de moments ensemble.

À ses onze ans, elle eut droit à une fête mémorable, c'était dans les traditions des Westwood, famille de Sang-Pur de génération en génération, de célébrer les onze ans de tous les nouveaux sorciers. Ravie d'être enfin considérée comme une sorcière, la petite fille avait passé la journée à attendre la mystérieuse lettre provenant de Poudlard, la plus grande école de Sorcellerie d'Angleterre. Et elle attendit longtemps, ni le matin, ni le midi, ni le soir, pas une seule trace du hiboux supposé lui apporter ladite lettre. Elle commença à perdre espoir, pourtant ses capacités magiques s'étaient révélées de nombreuses fois, peut-être tout cela n'avait été qu'une illusion ? Heureusement, sa longue attente fut récompensée et c'est aux alentours de minuit qu'elle entendit le tapotement d'un hiboux à la fenêtre de sa chambre, la lettre de Poudlard entre les serres.

Quand le fameux jour du départ arriva, la petite fille était prête. La gare de King's Cross était bondée, il y avait des centaines d'enfants comme elle, courant un peu partout en cherchant leur famille pour un dernier au revoir. Rosalyn était seule, accompagnée d'un monsieur dont elle ne connaissait pas le nom, mais qui assurait la sécurité au domicile familiale. Ses parents n'avaient pas réussi à se libérer de leur énorme charge de travail et ne pouvaient donc pas accompagner leur fille à la gare. Triste et malheureuse, mais tout de même excitée à l'idée d'aller à Poudlard, Rosalyn avait embarqué dans l'auto noir sans dire un mot, en route vers King's Cross. Elle ne savait pas trop où aller et n'osait pas adresser la parole à l'homme qui se tenait à ses côtés, de peur qu'il la trouve ridicule. Elle sortit de sa poche une petite boule de poils, heureusement il y avait Nougat pour lui tenir compagnie ! Le minuscule Boursouf était capable de lui rendre son sourire, juste en voletant autour d'elle. Puis le sifflement sonore qui annonçait le départ retentit et la petite fille se précipita à bord du train. Elle trouva sans difficulté un compartiment libre et le regard meurtrier qu'elle adressait à quiconque voulait s'asseoir avec elle dissuadait les jeunes de partager son compartiment. La demoiselle se redressa un peu et contempla le quai où beaucoup de parents agitaient la main en signe d'adieu à leur enfant. Et c'est là qu'elle entendit un voix reconnaissable entre milles, la voix de sa mère.

« - Rosalyn, Rosalyn ! »

« - Maman ?! »

«- Je t'aime Rosalyn, bonne chance ... »

Le train partit à toute vitesse et elle n'eut pas le temps de lui dire quoique ce soit. S'assoyant de nouveau sur la banquette, la petite fille éclata en sanglots, longtemps. Heureusement, il n'y avait personne, enfin c'est ce qu'elle croyait. Quand le petit grincement de la porte qui coulissait arriva à ses oreilles, elle stoppa net ses pleurs. Tournant la tête vers la personne qui la dévisageait d'un air surpris, Rosalyn voulut lui demander de partir, mais les mots restèrent pris dans sa gorge. Elle avait mal. La garçon ne parla pas, mais s'installa devant la demoiselle, sans que celle-ci ne l'y autorise.

Sa première année fut la plus dure, elle n'aurait jamais cru que la magie pouvait s'avérer aussi difficile, mais c'était bien mieux que de rester à Kensington dans une maison quasi-vide. Elle avait son cercle d'amis, des dizaines de victimes à ridiculiser et probablement le double d'ennemis. La jeune fille ne retourna pas chez elle pour les vacances, préférant l'atmosphère réconfortante de Poudlard. Tout mentionner ce qui s'est déroulé pendant les cinq dernières années de sa vie à l'école de Sorcellerie prendrait bien trop de temps. Rosalyn est tombée amoureuse maintes fois, sans trouver celui qui ferait battre son cœur pour toujours, c'est du moins ce qu'elle croit.

Pourtant, la vie à Poudlard amène son lot de surprises ...